Interview Tchop Tchop : « Canal 2’Or c’est un outil qui a aidé à professionnaliser le secteur artistique au Cameroun »

De son vrai nom Landry Antoine Lemogo le Président Tchop Tchop est considéré comme l’un des animateurs de télévisions les plus en vue au Cameroun. Il a officié en tant présentateur vedette pour plusieurs éditions de la cérémonie des récompenses Canal 2’Or. Dans cet entretien avec Médiatude, l’agent artistique partage son expérience et confie ses attentes pour la prochaine édition qui aura lieu le 28 octobre 2023 à Yaoundé.

Médiatude : Vous avez officié en tant que maître de cérémonie pour plusieurs éditions des Canal 2’Or. Que représente cette cérémonie pour vous ?

Tchop Tchop : Pour moi les Canal 2’Or représentent quelque chose de grandissime. Sur le plan personnel, c’est chaque fois un nouveau challenge. Il faut se challenger soi-même et lorsqu’on sait qu’on a un rendez-vous avec la culture, avec l’art, ça devient un challenge sérieux ; et tout maître de cérémonie sait que dans le monde du cérémonial on a besoin des évènements de taille pour se challenger, affiner ses propres armes et être à la hauteur. Pour moi, c’est un outil qui a aidé à revaloriser nos artistes, à encourager l’éclosion de nouveaux talents et à professionnaliser le secteur artistique. Depuis l’avènement des Canal 2’Or les artistes font un peu plus attention à ce qu’ils font, à la qualité de leur musique, de leur vidéo pour les musiciens, et également à la qualité de leur image pour les cinéastes et les comédiens. Si on a vu, au fil des ans, une Afrique s’accroître c’est grâce quelque part au travail des Canal 2’Or puisque devenir « meilleure chanson de l’année » c’est un défi pour tous les artistes ; alors cela demande un travail de fond, chacun s’y met et chacun y va de sa créativité et de ses émotions pour proposer quelque chose. Je pense qu’on doit cette effervescence-là aux Canal 2’Or.

Quelles ont été vos motivations à chaque fois qu’il fallait prendre le micro ?

Ma véritable motivation c’est toujours l’envie de servir, l’envie d’être utile pour la communauté artistique, l’envie de valoriser nos artistes, apporter quelque chose de nouveau à une grande cérémonie. Donc l’envie de contribuer à la valorisation de nos artistes a été et reste ma principale motivation. Je n’avais aucun autre intérêt que ça parce que je ne sais pas ce qu’on peut entendre par intérêt, si c’est un intérêt financier, je n’ai jamais demandé une rémunération pour présenter les Canal 2’Or. Je trouve que nous sommes au service de la culture et quand une nouvelle occasion se présente, on doit la saisir et on doit prouver effectivement qu’on est là pour ça.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans l’histoire des Canal 2’Or, surtout lors des éditions que vous avez présentées ?

Après tant d’années des Canal 2’Or c’est difficile de dire un seul événement. Il y a eu tellement de choses. Déjà, il y a ce que je peux présenter comme un foisonnement d’émotions différentes avec des artistes. Tu rencontres certains, ils dénigrent la cérémonie parce qu’ils ont peur de perdre un trophée, mais les mêmes sont en extase une fois qu’ils sont annoncés vainqueurs d’une catégorie pour laquelle ils redoutaient peut-être un échec. Ce foisonnement d’émotions diverses m’a beaucoup marqué aux Canal 2’Or. Il y a des artistes qui sont dans tous leurs états à la veille de la cérémonie parce qu’ils ne comprennent pas pourquoi un tel et un tel autre est dans la même catégorie, pourquoi ils se retrouvent avec un tel dans la même catégorie. Il y en a qui critiquent, il y en a qui crient à la fraude avant même les résultats et finalement c’est eux qui repartent avec le trophée. Vous voyez, tout ça est amusant.

Je n’oublierais jamais un évènement qui a beaucoup impacté sur la carrière d’un comique, je me souviens un soir au St John’s Plaza lorsque Edoudoua Non Glacé reçoit le trophée des Canal 2’Or. Dans l’euphorie il s’est fait nettoyer les chaussures avec le drapeau du Cameroun. Et tout le monde a été dur avec l’artiste, oubliant que ce n’était qu’un geste euphorique, non contrôlé et non préparé. Je pense que ce geste-là, c’est quelque chose de très marquant, d’inoubliable dans l’histoire des Canal 2’Or, mais qui a permis aux artistes désormais de faire attention à leur discours, à leur action à chaque geste de célébration.

On imagine que votre radio Jambo va se déployer durant cet événement. Qu’est ce qui est prévu pour les fans de votre radio ?

Jambo FM est à l’affût de tous les évènements de valeur donc, nous ne pouvons pas rater un tel événement. Nous serons là pendant les Canal 2’Or. L’équipe de Jambo FM va se déployer. Le service des programmes est en train de préparer des décrochages et peut-être même faire la retransmission de la cérémonie à la radio aussi pour les auditeurs. On est en train de s’organiser, tout sera arrêté à la fin de cette semaine. On sera présent aux Canal 2’Or et les Canal 2’Or seront présents sur l’antenne de Jambo FM. Pour le magazine Jambo TV, nous sommes toujours présents aux Canal 2’Or, que nous soyons présentateurs ou pas. Puisque lorsque toute l’équipe se déplace pour le site de production des Canal 2’Or, nous sommes obligés de produire l’émission du lendemain sur le même site ou peut-être sur un coin du site pour ne pas trop demander à l’équipe qui a bossé toute la nuit de se déplacer et rentrer sur Douala.

Si l’occasion vous est donnée, serez-vous prêt à présenter la prochaine édition qui va se tenir à Yaoundé le 28 octobre 2023 ?

Je n’ai jamais dit non aux Canal 2’Or, j’ai toujours été très animé par l’envie. Lorsque le comité m’a tendu la main, j’ai toujours saisi la perche. Mais je pense qu’il faut passer le témoin à une nouvelle génération de présentateurs, parce pour les grandes cérémonies il faut les grandes surprises, il faut les grandes innovations. L’innovation peut être le fait que, le comité décide cette année, de donner la chance à la jeune génération. Ce ne serait pas mal, le public apprécierait.