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Interview Tony Menga : « J’aimerais que les conditions de travail s’améliorent pour tous les travailleurs de la presse camerounaise »

Dans cette interview accordée à Médiatude, le journaliste de Hémisphère Africa, à l’origine du récent reportage qui a mis en colère Nourane Foster, réagit aux conditions de travail des journalistes camerounais. Tony Menga revient également sur son différend avec le député Pcrn Nourane Fotsing.

Médiatude : Tony Menga, l’un de vos reportages pour France 24, celui sur les produits décapants a fait le buzz dernièrement. Comment avez-vous réagi à l’accueil de votre travail par le public ?

Tony Michael Menga : J’ai adopté l’attitude que j’ai toujours adopté lorsque chacun de mes reportages est diffusé. C’est à dire rester calme et effacé, mais avec le sentiment d’avoir bien fait mon travail, d’avoir donné la parole à toutes les parties impliquées.

Nourane Foster avait énergiquement réagi après celui-ci, critiquant votre travail et votre éthique. Quand on entend cela, comment on se sent ? Quelle a été votre commentaire à ce moment-là ?

Je n’ai fait aucun commentaire. Nous n’avons fait aucun commentaire car c’est toujours un travail d’équipe. Et nous n’avions aucun commentaire à faire et aujourd’hui encore nous n’avons aucun commentaire particulier à faire à ce sujet.

Selon vous, quels sont les problèmes que rencontre le monde de la presse au Cameroun ?

Nous avons fait un reportage tout récemment sur cette question. Un reportage qui a d’ailleurs été diffusé sur France 24 et qui répond clairement à la question que vous me posez. Chacun peut le regarder et s’en faire son opinion. C’est un reportage encore disponible sur toutes les plateformes en ligne de Hémisphère Africa et de France 24. Visionné par des milliers de téléspectateurs et d’internautes. Un reportage qui selon moi peut résumer l’état de santé de la presse au Cameroun et encore une fois vous remarquerez que ce n’est pas moi qui dis, mais ce sont les faits présentés par le reportage qui décrivent l’état de santé de la presse en général au Cameroun.

Quelles solutions proposez-vous pour remédier à cela ?

Chacun doit prendre ses responsabilités. Le travailleur, le patron, l’Etat. Chacun doit prendre ses responsabilités. Le travailleur doit bien faire son travail dans les règles de l’art et en respectant l’éthique et la déontologie du métier, en respectant les règles établies par le média pour lequel il travaille, en étant une compétence sur laquelle son média peut compter. Le patron doit en retour respecter son employé, éviter de piétiner sa dignité et ses principes, le payer convenablement et lui permettre de faire son job dans des conditions respectables. L’Etat doit de son côté bien faire sa régulation de façon à protéger les intérêts autant de l’employé que du patron. L’environnement médiatique au Cameroun doit aussi impérativement s’améliorer. Vous avez reçu le soutien de nombreux confrères face à la polémique.

Pensez-vous que la confrérie devrait garder la même solidarité ? Si oui dans quels aspects ?

Je remercie toute la corporation pour m’avoir soutenu unanimement, même si honnêtement, je n’avais rien à me reprocher. Cette solidarité doit rester intacte. Cela ne veut pas dire que si je suis en tort, mes confrères n’ont pas le droit de me le dire. On doit absolument s’entraider, mais se dire des vérités aussi quand il le faut. Donc notre solidarité et notre raison doivent résister au temps. Cependant, nous devons davantage nous faire respecter par notre travail, par notre attitude dans la société et par notre capacité à défendre notre dignité et nos principes. Savoir que nul n’est parfait, mais tout faire pour être irréprochable dans cet environnement médiatique très passionnant et truffé de pièges.Vous êtes à Hémisphère Africa depuis quelques années.

Comment se passe le travail, dans cet environnement où vous côtoyez des icônes comme Patrick Fandio ?

Le travail ne peut que bien se passer. Il y a tellement de choses passionnantes à faire à Hémisphère Africa. J’ai bien de la chance de travailler dans une telle boîte, d’apprendre chaque jour, de pouvoir faire des reportages autant pour France 24 que pour Canal+, TV5, Arte, TF1 et pour nos propres plateformes. J’ai aussi la chance de côtoyer le grand reporter international Patrick Fandio, de bénéficier de son savoir-faire, son savoir-vivre et de sa parfaite connaissance de ce métier. J’ai de la chance de côtoyer d’autres grands noms comme Marcel Amoko auprès de qui j’apprends aussi beaucoup au quotidien. J’ai de la chance d’avoir des collègues formidables, passionnés et doués, qui visent toujours la perfection dans chacune de leurs productions. Pour le moment c’est l’environnement propice pour faire une magnifique carrière. Un environnement perfectible, mais idéal pour se challenger au quotidien et affirmer sa passion pour ce métier. Donc pour le moment le travail se passe plutôt bien et vivement que ça continue ainsi.

Au cours de vos reportages, quels sont les éléments qui ont déjà de façon particulière attirés votre attention ?

Une seule chose : c’est que les gens ont besoin de nous, de notre travail. Les plus faibles comme les plus « forts ». Les plus riches comme les plus pauvres. Tout le monde a besoin de notre travail. Car notre travail est très important et utile à la société.

Vous êtes notamment passé par la télévision panafricaine Afrique Média. Comment avez-vous vécu ce passage ?

Je l’ai très bien vécu. J’ai le sentiment d’avoir donné tout ce que j’avais à donner là-bas. Tout n’a certainement pas été rose car une fois de plus la perfection est une quête permanente, il y a certainement des choses à redire sur plusieurs plans mais je ne garde que du positif de mon passage à AFM. J’y ai appris beaucoup de choses. Pendant environ 8 ans j’ai fait ce que j’aime faire. J’ai pu construire une certaine notoriété nationale et internationale grâce à cette chaîne. Donc j’ai tiré le bon de mon passage à AFM et j’espère que les dirigeants de la chaîne et mes collègues ont apprécié mon passage à AFM. Et que les conditions de travail se sont davantage améliorées pour ceux qui y sont encore.

Quelle est la raison qui a entraîné votre départ de cette structure ?

J’avais besoin de nouveaux challenges, d’un nouvel environnement, d’apprendre de nouvelles choses et devenir une meilleure version de moi sur les plans professionnel et social. Je rêvais d’ailleurs.

Pour la profession et pour vous-même, quels sont vos rêves ?

Mes ambitions sont nombreuses et aussi positives les unes que les autres. Je les garde pour moi. Pour ce qui est de la profession, j’aimerais que les conditions de travail s’améliorent pour tous les travailleurs de la presse camerounaise et que l’environnement médiatique au Cameroun soit plus compétitif et plus qualitatif.

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