« Le ministre de l’Enseignement supérieur devrait déjà avoir démissionné », a fustigé Roland Tsapi sur Balafon TV
Invité sur LE GRAND PLATEAU ce 18 novembre 2024, le directeur des rédactions de Balafon Média a exprimé son indignation face aux récentes performances des universités camerounaises au Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (Cames).
Alors que les universités de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Togo et même du Tchad affichent, pour certaines, un taux de réussite allant jusqu’à 100 %, l’université de Yaoundé 1 présente 20 % et Douala 16,67 %, soit les taux les plus faibles de l’affiche. Réagissant à ces faibles taux de réussite, Roland Tsapi a dénoncé ce qu’il considère comme des défaillances administratives et des pratiques douteuses ayant conduit à ces résultats. « Comment les universités arrivent-elles à présenter des candidats en ayant conscience qu’ils ne remplissent pas les critères ? », s’est-il interrogé.
« Les universités, dans l’ensemble, ont présenté un certain nombre de candidats et, par la suite, on s’est rendu compte que leur dossier administratif, disons-le comme ça, n’était pas complet. La question se pose justement là. Comment est-ce qu’on a pu faire pour que les candidats soient présélectionnés pour être présentés à un concours international sans qu’on soit sûrs qu’ils répondent tous aux critères requis ? On sait très bien qu’il faut cinq ans pour ce qui était de la médecine, cinq ans d’ancienneté, c’est un nombre de travaux pour pouvoir être candidat. Mais on prend des gens qui n’ont pas encore cinq ans d’ancienneté pour aller présenter. Et, malheureusement, au niveau du secrétariat du CAMES, on découvre que ceux-là n’ont pas encore atteint les critères qu’ils ont. Nous, on devrait avoir honte par rapport à ça », s’est-il insurgé.
« Ça ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de candidats qui étaient habilités, qui réunissaient tous les critères pour être présentés à ces concours. Il y en avait, sauf que, comme on présente des candidats à tête chercheuse en fonction des affinités et tout, on est allé justement prendre ceux qui n’étaient pas encore prêts pour les présenter en laissant ceux qui l’étaient. Et je ne suis pas sûr que ceux qui ont été recalés là, si par miracle on les laissait composer, ils auraient forcément échoué. Non, pas du tout. Donc il ne s’agit pas d’une contre-performance. C’est tout simplement qu’on a présenté les mauvais candidats. Et je suis sûr que si on les avait présentés au bon moment, ils n’auraient pas été recalés. Ils auraient été toujours compétitifs comme le Cameroun sait bien l’être », a-t-il ajouté.
Pour Roland Tsapi : « Ce sont des pratiques qui devraient faire honte à l’université, à tout un État… Il s’agit tout simplement du résultat des tripatouillages dont nous sommes habitués, dont nous sommes coutumiers dans nos habitudes. On est la victime de notre tripartite et de notre envie de tricher à tout bout de champ. En réalité, nous devrions avoir honte parce que, si on était dans un pays qui a encore un minimum de conscience, le ministère de l’Enseignement supérieur devrait déjà avoir démissionné, à côté des recteurs et des doyens de ces facultés qui ont présenté. »