Le président Burundais prend à partie le correspondant de RFI
Le chef de l’Etat Burundais qui a clairement critiqué et envoyé des piques contre le journaliste Esdras Ndikumana par deux fois en une semaine accuse ce dernier « de vouloir voir sombrer le Burundi ». Des attaques condamnées par Reporters sans frontières.
Alors que le nombre de cas de coronavirus est entrain d’évoluer au Burundi, le journaliste Esdras Ndikumana, correspondant local de RFI est régulièrement sur les antennes de la radio mondiale pour évoquer l’évolution de la situation sanitaire dans le pays. Un geste qui n’est pas du goût d’Évariste Ndayishimiyé, président de la République Burundaise. Ce dernier a attaqué le journalisme lors de deux sorties en une semaine, l’accusant « de grossir les chiffres des cas de Covid-19 et de « promouvoir la pauvreté dans le pays à travers ses interventions ». Dans un discours à la Television nationale le 19 août, il a encore accusé le journaliste « d’être le seul journaliste burundais qui rêve de voir le Burundi sombrer dans l’abîme, les Burundias mourir et de voir le Covid-19 nous assiéger ».
Pour rappel, Esdras Ndikumana vit en exil depuis quelques années, après avoir été victime de menaces de morts. Jean Bigirimana, un autre journaliste aurait disparu depuis 5 ans. Cette double sortie contre le correspondant de RFI a poussé reporters sans frontières dans un communiqué rendu publique ce 03 septembre 2021 « condamner ces propos graves et dangereux, triste rappel de la fragilité de la liberté de la presse au Burundi » note Arnaud Froger, chef du bureau Afrique de l’ONG.