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Élections au Gabon : un journaliste camerounais expulsé

Rendu à Libreville le 19 août 2023 pour couvrir le scrutin, Sainclair Mezing, journaliste en service au quotidien Cameroon Tribune, a été renvoyé au pays une heure après son arrivée.   

Son séjour en terre gabonaise n’aura été que de quelques heures; le temps pour lui de descendre de l’avion, subir un interrogatoire, avant d’être renvoyé au Cameroun. Parti du pays une semaine avant la date des élections générales au Gabon, Sainclair Mezing n’a pas pû faire le travail pour son média. Il a été expulsé manu militari de l’aéroport international Léon Mba de Libreville.  

D’après le journaliste, son « péché est que je n’ai pas eu d’accréditation pour la couverture des élections générales au Gabon. Or, ici (à Yaoundé, Ndlr) les responsables de l’ambassade du Gabon m’ont fait savoir que je n’avais plus besoin de visa du fait de la circulation libre en zone CEMAC et que l’accréditation, je pouvais l’ obtenir sur place. Même des confrères gabonais m’avaient rassuré qu’une fois à Libreville, j’obtiendrai ce document au ministère de la Communication sur la base de mon ordre de mission », a-t-il confié à Médiatude et dans un message publié sur la toile.   

Dans le même message, il indique que ses documents de voyage, y compris son passeport et son ordre de mission, ont été confisqués et il a été reconduit dans le même avion qui l’avait déposé il y a à peine une heure, escorté par des éléments de police. « Malheureusement, à peine arrivé, à l’aéroport, je suis soumis à un interrogatoire musclé. En face de moi, des gens qui ne veulent rien entendre du tout. Me refusant même tout contact avec des Gabonais venus me chercher avec qui je venais d’échanger quelques minutes auparavant pour mon installation à l’hôtel. Je serai ainsi remis dans le même avion sous les égards moqueurs et inquisiteurs des nombreux curieux et agents de service présents dans ces lieux. Tel un vulgaire terroriste, privé de mes documents de voyage », a-t-il ajouté dans la suite de son message.   

Les choses vont heureusement s’arranger pour le journaliste une fois sur le territoire camerounais. « Après une heure de vol, nous débarquons à Douala où la police m’attendait déjà. Je suis conduit au poste pour « besoin d’enquête ». Mais, l’échange ne va durer que moins de deux minutes puisque mes « enquêteurs » sont surpris du motif de mon rapatriement avancé par leurs paires gabonais. Je suis aussitôt relaxé et mes documents remis », a-t-il affirmé.  

 En rappel, dans la soirée du 26 août, la chaîne de télévision publique gabonaise, citant la Haute autorité de la communication (HAC), a annoncé l’interdiction provisoire de diffusion au Gabon des médias France 24, RFI et TV5 Monde.

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