« Quand la communauté urbaine a commencé à gérer les marchés, c’est là que nos déboires ont commencé », a déclaré Alice Maguedjio sur Balafon TV
Invitée sur LE GRAND PLATEAU de Blanche Bitga le mercredi 18 septembre 2024, la présidente des commerçants du marché Mboppi s’est exprimée sur les récents incendies qui ont ravagé les commerces de l’un des plus grands marchés de la ville de Douala.
Le dimanche 15 septembre 2024, les flammes ont consumé une « dizaine de boutiques » dans ce marché, situé dans le premier arrondissement de la cité économique, détruisant de nombreuses marchandises. Alors que certains accusent l’incivisme des commerçants, « qui construisent des locaux à tout bout de champ », la présidente de l’association estime quant à elle que cette situation résulte de la mauvaise gestion des agents municipaux.
« Quand la communauté urbaine a commencé à gérer les marchés, c’est là que nos déboires ont commencé. Les différents régisseurs que nous n’avons jamais vus, et pour lesquels nous avons même souvent demandé de nous fournir ne serait-ce que le profil de celui qu’on installe dans un endroit aussi sensible que les marchés, ce sont eux qui vendent les espaces de passage à d’autres. Vous conviendrez avec moi qu’aucun commerçant ne peut nuire à ses propres intérêts en obstruant le passage qui mène à sa boutique. Ces régisseurs-là ont vendu ces espaces de passage. Je peux vous compiler une vingtaine de correspondances que nous avons envoyées pour attirer l’attention de l’administration sur les débordements de ces gens là ».
Des demandes qui ne sont pas traitées puisque, selon elle, « les régisseurs sont souvent les frères de l’un ou l’autre. Nous avons constaté que les régisseurs sont les frères des délégués du gouvernement ou autres ; ils sont généralement intouchables, et nos lettres restent sans suite », a-t-elle ajouté.
Par la suite, la présidente des commerçants du marché Mboppi déclare avoir interpellé les autorités administratives, pour leur faire part de la situation : « J’ai écrit au maire et j’ai également contacté le préfet pour lui dire que ça ne va pas. Cet espace qui a pris feu était le seul endroit respirable du marché, là où nous nous réunissions quand nous recevions les autorités, quand nous voulions faire une communication… »
« Le nouveau régisseur qui est arrivé a tracé en damier le peu d’espace qui restait pour le vendre au mètre carré près. […] Nous sommes victimes de la situation, on vient nous superposer les gens, nous exprimons notre ras-le-bol, mais personne n’est là pour nous aider. Voilà où nous en sommes arrivés. […] Nous avons crié, nous avons écrit, pour dire que cette esplanade, qui est aujourd’hui occupée, était le seul endroit où un camion de sapeurs-pompiers pouvait se positionner pour arroser d’eau tant le bloc 2 que le bloc 3 en cas d’incendie », a-t-elle conclu.