Une journaliste camerounaise séquestrée au Gabon
La journaliste Marielou Simo, s’est vue interdire l’entrée sur le territoire gabonais par les autorités. Elle a passé la nuit en détention dans un poste de contrôle de l’aéroport de Libreville (ADL), « sans aucun motif », selon le journaliste et chroniqueur de Rfi Boursier Tchibinda, ce jeudi 6 avril 2023.
D’après Boursier Tchibinda, les faits se sont déroulés le 4 avril dernier à l’aéroport de Libreville (ADL). Marielou Simo est arrivée au Gabon « via un vol Afrijet aux environs de 16h », pour une « session de formation sur le journalisme environnemental et le datajournalisme », dit-il.
Elle a été saisie par la Police des Airs et des Frontières (Paf) malgré qu’elle a déclaré « sa profession de journaliste et le motif de sa visite au Gabon, sans oublier de présenter son billet et sa réservation d’hôtel », atteste-t-il.
Arrivé sur les lieux, Boursier Tchibinda dit avoir discuté avec « un lieutenant compréhensif », qui lui a fait savoir « qu’il procédait à des vérifications ».
« Jusqu’à 21h00, aucun motif avancé par les agents ne justifiait sa détention, a-t-il déclaré. Ils m’ont demandé de rentrer et qu’ils allaient « bien s’occuper d’elle ». Je suis rentré après avoir laissé à ma consœur un repas ».
Jusque-là Boursier ne s’est pas résigné. Il a indiqué avoir convenu avec le président de l’association de Marielou Simo, resté à « Yaoundé », de « modifier son billet » pour lui permettre de retourner au Cameroun.
« Au petit matin, je me suis rendu à l’aéroport de Libreville. J’ai précisé au Lieutenant en poste, que vu la détention sans motif valable de ma consœur, nous avons modifié son billet pour lui permettre de rentrer chez elle. Il a contacté son chef. Marielou a été escortée en ma présence jusqu’à la salle d’embarquement. Elle est bien rentrée au Cameroun et fera sans doute une déclaration de presse dans les prochains jours », a déclaré Boursier Tchibinda.
D’après lui, les agents de la Paf, auraient agi ainsi selon un « principe et les textes ». Des raisons qui n’ont pas pu le convaincre.
« J’ai demandé aux agents, puis-je voir ce texte ? J’ai signifié qu’en tant que journaliste, j’ai été dans des pays où j’ai connu quasiment tous les contextes : élection, guerre, coup d’État etc… Et jamais je n’ai été gardé dans un aéroport pour ma fonction », a certifié le journaliste et chroniqueur de Rfi.