Alain Foka : « Me réduire à la seule propagande contre la France est insultant »
Dans une chronique publiée ce 03 juin 2024, il répond à l’Ambassadrice pour la diplomatie publique de la France en Afrique. Anne-Sophie Avé accuse Claudy Siar et lui, devant la commission d’enquête du Sénat français, d’êtres des journalistes anti-français, de vouloir nuire aux relations entre la France et l’Afrique.
La réponse de Alain Foka au sujet des rumeurs qui circulent sur lui depuis son départ de RFI est contenue dans une chronique de 53 minutes et 17 secondes. Dans les extraits de l’audition de Anne-Sophie Avé qu’il a sélectionnés, l’ambassadrice déclare sous serment : « Vous avez un journaliste qui n’est heureusement plus aujourd’hui sur RFI et qui conseille les chefs d’État en Afrique, qui s’appelle Alain Foka, dont vous pouvez écouter les éditos qui ne sont pas du tout dans le sens de ce narratif positif sur le partenariat que nous avons avec l’Afrique ». Et que « Sur nos médias de France médias mond, il y a des éditorialistes, des journalistes dont le discours est totalement dans la ligne de la propagande anti-française ». Des déclarations auxquelles Alain Foka répond point par point.
D’abord au sujet de sa mission au sein du média français, le journaliste assure qu’aucun élément dans son contrat avec RFI n’indique que son rôle était de faire « la promotion du partenariat positif entre la France et l’Afrique ». Il ajoute que, pendant les 32 années qu’il y a passé, personne ne lui a demandé de jouer ce rôle. « Je me réjouis du fait que personne dans la direction de France médias monde ne me l’ait demandé », affirme-t-il.
Il va ensuite s’attarder, dans sa chronique, sur ce qu’il considère comme un « autre mensonge » qui l’éclaire mieux sur l’origine de la rumeur persistante qui court sur sa personne. « Vous dites sans sourciller que je conseille les chefs d’État en Afrique. Figurez-vous madame l’ambassadrice que j’aurais aimé que ce soit vrai ». Pour lui, conseiller des dirigeants africains serait un honneur et une reconnaissance de son parcours, « surtout lorsqu’on sait combien cette fonction de conseiller est courue par les dirigeants occidentaux, les anciens chefs d’États, les anciens ministres, ambassadeurs et chef d’institutions », ajoute-t-il. Il signale tout de même qu’il travaille depuis quelques années sur « quelque chose de plus impactant avec un groupe d’africains », Manssah.
Dans la suite de son commentaire, il réitère que « ni Claudy Siar ni moi ne sommes inscrits dans le french machine. Nous sommes pour l’Afrique… Me réduire à la seule propagande contre la France est insultant ». Il appuie son propos en rappelant à l’ambassadrice que critiquer une action, « une mauvaise politique, une décision négative ne fait pas de l’auteur un anti-français ». Il illustre ses paroles en revenant sur quelques leaders nationaux français, dont les députés Marine Le Pen et Jean-Paul Lecoq, l’ancien président Nicolas Sarkozy et l’ancien ambassadeur de France aux États-Unis Gérard Araud, qui expriment leur désaccord avec les choix fait par les autorités au sujet de l’Afrique. Ces leaders dénoncent souvent la politique de deux poids deux mesures appliquée par la France dans ses relations avec le continent africain. « Une chose est certaine, vos 40 minutes d’audition illustrent le fossé qui vous sépare de la vérité du terrain subsaharien. Elles illustrent les raisons de l’échec de votre mission », ajoute-t-il à l’intention de Anne-Sophie Avé.
Il est à noter que depuis l’annonce du mouvement Manssah, Alain Foka est « accusé d’être le conseiller de certains chefs d’États en Afrique ». Manssah avait même été accusé d’être impliqué dans la réforme à l’origine des tensions politiques au Togo en avril 2024.