Clarence Yongo : « Les défenseurs des droits des peuples autochtones et minoritaires devraient se saisir de l’affaire Inna et Patrice Wogha »
La directrice de publication du journal spécialisé dans l’actualité féminine GRIOTE estime que les droits de la jeune femme Baka ont été « piétinés ».
C’est l’une des affaires qui font les choux gras des internautes camerounais : l’histoire de Patrice Wogha, un jeune créateur de contenus ayant passé presque toute son existence dans les grandes villes du pays, et qui a décidé de se mettre en couple avec Inna Angoussa, une jeune femme pygmée Baka ayant toujours vécu dans les forêts de l’Est.
Deux univers totalement opposés qui captivent, depuis plusieurs mois, l’attention des internautes camerounais à travers des publications en temps réel relatant leurs aventures sur les réseaux sociaux. Le point culminant de cette aventure presque bollywoodienne devait se tenir ce 25 janvier 2025 : un mariage entre les deux « tourtereaux ». L’union était prévue à Douala, la capitale économique. Mais, depuis quelques jours, le couple connaît une série de rebondissements inattendus.
« Je n’ai reçu que 50 000 FCFA dans tout ça »
Aux dernières nouvelles, Inna aurait décidé de rejoindre sa famille dans sa région natale de l’Est, affirmant que sa relation avec Patrice n’était en réalité qu’un « buzz ». Une fausse histoire d’amour supposée qui, selon elle, aurait été orchestrée par Patrice dans le but de générer des revenus.Dans une vidéo où elle apparaît aux côtés de son « vrai mari et père de ses enfants », la jeune femme affirme avoir été dupée dans cette « fausse relation ». Estimant que les contenus publiés auraient généré des millions, elle déclare n’avoir reçu que « 50 000 FCFA » pour avoir joué le rôle. Un abus de confiance présumé qui l’aurait poussée à mettre fin à leur collaboration.
De son côté, Patrice, interrogé par Yolande Bodiong, animatrice et propriétaire de la chaîne Sun Plus TV, a catégoriquement nié les accusations d’Inna. Il affirme que cette dernière aurait été retenue contre son gré par sa famille pour l’empêcher « de se marier », ajoutant que ses déclarations auraient été dictées.
Depuis, le flou persiste autour de cette affaire. Les internautes, eux, continuent d’attendre avec impatience le « mariage » prévu pour ce samedi 25 janvier 2025.
« Les associations de défense des droits des peuples autochtones et minoritaires devraient se saisir de l’affaire Inna et Patrice Wogha »
Cependant, des personnalités comme Clarence Yongo se sont exprimées en faveur d’Inna. Dans une publication sur Facebook ce 25 janvier 2025, la promotrice du journal en ligne GRIOTE a estimé que « les associations de défense des droits des peuples autochtones et minoritaires devraient » se pencher sur cette question. Selon elle, les droits de la jeune femme Baka, originaire du village de Mayos dans l’Est du Cameroun, ont été « piétinés ».
« Cette affaire n’appelle pas juste à regarder comme spectateurs, mais interpelle l’ensemble de la communauté sur la protection des peuples autochtones face à la montée fulgurante, dangereuse et sans encadrement des réseaux sociaux », a commenté la journaliste.