Le Niger annonce porter plainte contre RFI
Les autorités accusent RFI « d’orchestrer une vaste campagne de désinformation dans un montage grossier et honteux à relents génocidaires ».
Déjà suspendue dans ce pays d’Afrique de l’Ouest depuis un an, RFI ne devrait pas être rétablie d’aussitôt. Après un conseil des ministres, le 12 décembre 2024, dirigé par le président de la République, le général Abdourahamane Tiani, les autorités ont annoncé qu’elles vont traîner RFI devant les tribunaux. Ceci « pour incitation au génocide et au massacre intercommunautaire sur notre territoire ».
Niamey accuse le média international d’orchestrer « une vaste campagne de désinformation dans un montage grossier et honteux à relents génocidaires ».
« L’objectif étant de dresser les populations les unes contre les autres, en créant des sentiments de rejet entre les communautés pour assouvir ses desseins macabres, des apatrides sont utilisés pour servir de relais aux opérations de déstabilisation. Ainsi, on voit, sur leurs pages Facebook, des villages brûlés rappelant le triste souvenir du passage des missions colonisatrices », lit Médiatude dans le communiqué des autorités nigériennes.
À noter que, tout comme France 24, RFI est suspendue depuis l’arrivée au pouvoir de la junte dirigée par le général Abdourahamane Tiani, en août 2023, et ce toujours pour des « fausses informations » contre l’armée nigérienne. C’est également pour une raison similaire que, le 12 décembre 2024, le ministère de la Communication a suspendu pour trois mois les programmes de la BBC. Celle-ci est accusée par le porte-parole du gouvernement d’avoir diffusé « des informations erronées visant à déstabiliser la quiétude sociale et à saper le moral des troupes nigériennes ». Le département ministériel pointe notamment la publication « de chiffres controversés sur le bilan d’une attaque terroriste survenue près de Tera, dans la région de Tillabéri », a appris Médiatude.