« Nous avons beaucoup d’artistes au Cameroun, mais très peu sont de qualité », a déclaré Cyrille Bojiko sur Canal 2 International.
Invité le 23 aout 2023 dans LE DEBRIEF DE L’ACTU sur Canal 2 International, le patron du groupe Balafon Média, par ailleurs promoteur culturel, a relevé quelques zones d’ombre observées dans le secteur de la musique, tout en faisant un zoom sur la gestion et l’organisation des carrières d’artistes.
Sur le plateau de Lille Piedjou, Cyrille Bojiko n’a pas manqué de donner ses opinions sur le fonctionnement de l’industrie musicale camerounaise. « Aujourd’hui nous avons un problème de rivalités entre les artistes et malheureusement, ces rivalités sont malsaines dans la mesure où le marché de la musique au Cameroun est encore très faible (…) Nous avons beaucoup d’artistes mais très peu sont de qualité (…) Lorsqu’on est artiste, c’est un tout, c’est un ensemble. Ce n’est pas seulement quelqu’un qui fait une belle chanson. C’est quelqu’un qui a un spectacle, qui a une idée de sa carrière et qui renvoie une certaine imagea travers ses chansons et ça se travaille au niveau de la communication », a souligné l’homme de médias.
« Après la sortie d’un titre à succès, l’obsession de l’artiste c’est de prendre l’avion pour aller faire des tournées, faire des soirées ou il n’a pas de spectacles. Ces artistes ne font pas des tournées. Quand on dit tournée, c’est le fait d’avoir un spectacle, faire des répétitions, avoir des guichets, des dates callées, des billets vendus au préalable », précise-t-il.
Cyrille Bojiko a également parlé du public camerounais, principal consommateur des œuvres musicales. « Au Cameroun on est fan de l’artiste sur les réseaux sociaux mais on ne vient pas à ces concerts. On n’achète pas les disques, on ne fait pas des téléchargements payants et au final ça n’apporte rien à l’artiste ».
« Lorsqu’on devient artiste on prépare une carrière et c’est un processus. Une fois que vous avez du succès, ça ne fait pas de vous un surhomme. Vous restez un homme vulnérable. Ainsi, vous devez vous entourer pour protéger votre talent et votre métier en remettant sa gestion à une personne [ manager, Ndlr] », a-t-il suggéré.