En Guinée, face aux restrictions de la liberté de presse, les médias veulent parler directement avec le président Mamadi Doumbouya
Inquiets des pressions qu’ils subissent depuis la fin de l’année 2023 et avec des centaines de journalistes au chômage technique, ceux-ci veulent avoir une idée précise du sort qui leur est réservé.
L’audience avec le président de la transition devrait permettre à la presse guinéenne de présenter la situation désolante dans laquelle elle se trouve et trouver des voies et moyens pour l’améliorer.
En Guinée, depuis l’an dernier, les médias audiovisuels et les sites d’information sont brouillés ou tout simplement suspendus pour des raisons de « sécurité nationale », selon les autorités de transition. Le dernier épisode s’est produit le 17 avril 2024, avec la suspension pendant six mois du site inquisiteur.net décidée par la Haute autorité de la communication (HAC) pour cause de « diffamation ».
C’est donc face à ce qu’elles considèrent comme un démantèlement du tissu médiatique privé, que les associations souhaitent parler directement avec le président Mamadi Doumbouya.
Le secrétaire général du syndicat SPPG (Syndicat des professionnels de la presse de Guinée) – qui avait été condamné à six mois de prison, le 23 février 2024, par le Tribunal de Dixinn pour avoir appelé à manifester contre la censure de certains médias et d’internet – Sékou Jamal Pendessa, a rappelé au micro de RFI que 500 journalistes sont au chômage technique.
« Fim FM a renvoyé 100 % de son personnel, qui est au chômage ; le groupe Hadafo, 70 % ; Évasion, au milieu de la crise, était à 50 % et aujourd’hui, je ne sais pas à combien ils sont. Et moi, j’ai entamé une tournée à l’intérieur du pays. Je suis allé dans une rédaction, par exemple à Joma, (et) à Boké, je n’ai pu rencontrer dans les locaux que la directrice et le vigile, parce que tout le monde est à la maison… », à confié Sékou Jamal Pendessa à RFI. Pour lui, la popularité du président Mamadi Doumbouya a également été affectée par cette fermeture des médias.
