Gerba Malam, une âme d’entrepreneur, une vie de journaliste
Résident au Canada depuis quatre décennies, le journaliste est l’un de ceux qui ont fait les jours glorieux de Radio Cameroun, ancêtre de la CRTV. Pas très loin de son éternelle passion qu’est le journalisme, il s’est aussi reconverti dans l’entreprenariat. Médiatude vous présente cette icône qui demeure dans les mémoires.
C’est une époque que les moins de trente-cinq ans ne se comprendront probablement pas. Au début des années 1980, la radio a le vent en poupe au Cameroun. La télé ne fera elle son apparition qu’en 1985. Suivant la tendance de l’époque, le journal parlé devient le rendez-vous ultime dans toutes les résidences et bureaux feutrés des différentes villes du Cameroun. Le présentateur de ce journal y est aussi pour quelque chose, tant dans la préparation de l’édition que dans la prestance qu’il met dans la présentation. Sa voix à elle seule devient un appel lyrique, que personne ne souhaite manquer. Ce journaliste est l’une des premières stars du monde médiatique au Cameroun. Son duo avec Jean Claude Ottou est même apprécié directement par le président de la République d’alors, Ahmadou Ahidjo. Ce journaliste dont l’histoire moderne semble vouloir avaler le nom, c’est Gerba Malam.
Diplômé de l’Ecole Supérieure Internationale de Journalisme de Yaoundé (ESIJY), ancêtre de l’ESSTIC en 1978, il est major de sa promotion. Tout de suite, il fait son entrée à Radio Cameroun qui deviendra en 1987 l’office national de Radio Télévision du Cameroun. Très vite, il se démarque dans cette maison, par son professionnalisme et son abnégation au travail. Excellent reporter mais aussi présentateur à la voix envoûtante, il est nommé très vite comme chef du service des reportages, puis rédacteur en-chef du journal parlé. Il encadre alors de très jeunes journalistes encore en formation ou fraîchement sortis de l’école, comme Alain Belibi, Charles Ndongo, Denise Epote, Michel Ndjock Abanda, Abed-Nego Messang entre autres.
Après près de neuf ans cependant en 1986, la belle aventure tourne court. Le journaliste décide de quitter l’audiovisuel public. Cette décision est un véritable scandale pour cette époque. Aucune excuse officielle n’est avancée pour expliquer ce départ aussi bien curieux que subit. Certaines langues vont l’attribuer au contexte sociopolitique de l’époque, avec une période de transition délicate, débutée quatre années plus tôt. Il décide de s’installer au Canada avec sa famille. Il y poursuit des études, et est titulaire en 1996 d’un doctorat en communication.
Selon des informations obtenues par Médiatude, Il va créer aussi une entreprise de conseil en communication et d’accompagnement sur le plan politique et d’affaires qu’il appelle Afrique Expansion. Il en devient le président du conseil d’administration, alors que son épouse, Amina Gerba gère la structure. Il est également directeur de publication de la revue internationale Afrique Expansion qui s’intéresse au monde des affaires, et qui a un point d’ancrage important sur l’Afrique, et ses relations avec le reste du monde. Il donne aussi des consultations à des particuliers, pour le développement de leurs entreprises.