L’aide à la presse privée en chute libre
L’aide du gouvernement allouée à la presse privée pour l’exercice 2023 a chuté de 240 millions Fcfa à 56 millions. C’est la conséquence de la quatrième session ordinaire de la commission nationale d’examen de demande d’accès à l’appui institutionnel de l’État à la presse à capitaux privés, présidée ce jeudi 2 février 2023 par le ministre de la Communication René Emmanuel Sadi.
Selon le ministre de la Communication (Mincom) au micro de Cam 10 Télévision, cette baisse de l’enveloppe cette année est due au fait que « notre pays n’échappe pas aux conséquences des crises multiples que traversent le monde, qui mettent en mal l’économie et entravent les efforts consentis par le gouvernement pour mener à bien ses activités. »
« Comme la plupart d’autres secteurs de notre pays où malheureusement du fait des crises multiples, que traversent ce monde et dont notre pays ne saurait échapper […] on a été dans l’obligation, et à contrecœur, d’accepter cette baisse de l’enveloppe. », a corroboré le directeur des médias privés du Mincom Kisito Ngankam, au micro de Stv.
À titre indicatif, les 56 millions Fcfa requis par la Commission nationale d’Examen de Demande d’Accès à l’Appui institutionnel de l’État à la Presse à capitaux privés, vont être dispatchés cette année 2023, à 76 organes de presse dont 70 presses écrites et six presses en ligne, soit environs 730.000 Fcfa par médias. Et cela fait bien évidemment jaser.
« l’État du Cameroun au départ allouait 150 millions Fcfa. Il y a eu des tractations […] nous (la presse privée) sommes montés à 250 millions Fcfa, et aujourd’hui, on est surpris d’apprendre que cet appui est redescendu à 56 millions Fcfa sans qu’on nous explique trop pourquoi », s’en est outré Thierry Ndong, le directeur de publication de l’hebdomadaire « Intégration » au micro de la Spectrum Télévision (Stv).
Et d’assurer que « nous (les patrons de presses privées) sommes en train de nous battre pour que l’aide à la presse privée devienne une subvention votée à l’Assemblée nationale […] Nous prenons acte et nous allons consulter nos confrères. Dans les prochains jours, on prendra une position qui fera l’objet d’une déclaration publique ».