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Interview Marie Gabrielle Mfegue : « La Crtv tient compte de la parité genre pour les postes de responsabilités »

La journaliste a été nommée le 16 mars 2023, cheffe service Culture et Société de la station régional de Crtv-Littoral, par Charles Ndongo, le directeur général de l’office de radiodiffusion publique. Médiatude est allé à sa rencontre. Dans notre entretien, la journaliste revient sur cette nomination, ses objectifs, et dévoile dans la foulée, ses ambitions.

Médiatude : Marie Gabrielle Mfegue vous venez d’être nommée chef service culture et société de Crtv Littoral. Etes-vous prête à assumer fonction ?

Marie Gabrielle Mfegue : Oui je le suis, parce que passionnée d’art et de culture c’est d’ailleurs ma spécialité journalistique. Il faut changer la donne en matière de journalisme culturel et le Directeur Général de la Crtv, ainsi que le top management de l’office veulent donner une plus grande visibilité à l’art et la culture sur la chaîne nationale.

Certainement, depuis cette nomination intervenue le 16 mars dernier, vous vous êtes déjà fixée des objectifs. Quels sont-ils ? 

Faire rayonner l’art et la culture au firmament à travers les différentes disciplines : musique art plastique, art visuel, cinéma, mode, littérature, danse gastronomie, tourisme et les festivals sur les antennes de la Crtv. Dans les différents programmes radios et TV que je présente comme Calebasse sur la FM 105 Suellaba, Au fil des pages sur la Crtv station régionale du littoral, Brassage le magazine des cultures africaines sur Crtv sports and entertainment . Mes contributions à Cameroon Feeling, Tam Tam Week-end, les journaux parlés  et radios, Crtv Premium, Crtv News, Crtv Web, bref tout le bouquet Crtv et au-delà. Parce que c’est le crédo du réseau des journalistes culturels du Cameroun, le RJ2C dont je suis là déléguée régionale pour la région du littoral.

Quel est le principal challenge auquel vous allez devoir faire face pour atteindre ces objectifs ?

Mon challenge c’est de faire en sorte que la page culturelle soit présente chaque jour dans les éditions de journaux et différents magazines du bouquet Crtv. Que l’événement soit grandiose où un tout petit festival de la région du littoral ou ailleurs, les camerounais doivent en entendre parler et c’est cela le travail des journalistes culturels, donner un écho réel au-delà des festivités à ces plates-formes symboles de notre identité et de notre patrimoine culturel.

La propagation des informations artistiques et culturelles contribuent à leur pérennisation, à la promotion des industries culturelles et ses acteurs, mais aussi à ce que les camerounais et le monde entier soit informé de nos us coutumes, traditions, célébrations ancestrales, arts et cultures. Le Cameroun est l’Afrique en miniature et nous avons un énorme potentiel artistique et culturel dans toutes les régions du pays qu’il faut montrer, faire connaître et découvrir le potentiel dont on regorge le pays.

Dites-nous, quels sont les contraintes liées au journalisme culturel au Cameroun ?

Couvrir des événements tard dans la soirée, les rendre le matin dans les éditions d’information et  parfois encaisser le fait que cet événement peut être mis au frigo en raison d’ une actualité dite plus importante, parce que malheureusement la culture est encore considérée uniquement comme du divertissement dans la plupart des médias et non comme une spécialité journalistique, avec un langage, des codes et canons à respecter.

Pour bon nombre, côtoyer les célébrités et les autorités veut dire que nous ne bossons pas comme les autres journalistes. Pourtant notre boulot, n’est pas aisé. Il faut essuyer des déconvenues comme un invité qui vous plaque en direct, alors qu’il a accepté que son image, soit mise en avant à l’affiche d’un programme. Il faut courir après une actualité, une célébrité pour une interview, pendant plusieurs jours, semaines ou mois, il faut parfois digérer le manque de savoir-vivre de certains qui disent : « ce n’est que la culture ou une reportage, tu ne vas rien changer avec ton boulot ». Même les Awards qui nous célèbrent, nous les journalistes culturels, on les compte au bout des doigts… Je suis une perfectionniste, malgré moi, une passionnée et un bourreau de travail.

On pense que dans le service public on se tourne les pousses et c’est le lit de la paresse. Au contraire, moi je fouille en véritable globe-trotter, à la pointe de l’actualité, c’est ce qui m’a valu « le surnom de papesse de la culture ».

Donc, grande est mon émotion et ma joie en tant que désormais comme Cheffe du Service Culture et Société de Crtv-Littoral, car le Directeur Général de la Crtv, très sensible au plaidoyer de donner plus d’espace à l’information culturelle, m’a confié ce défi que je compte bien relever avec plus d’ardeur au travail comme la passionnée sans limites que je suis.

Vous êtes une femme. Votre nomination à ce poste signifie-t-elle que les questions liées à la culture et à la société sont-elles réservées aux femmes ?

Pas seulement, mais le Directeur Général de la Crtv, Charles Ndongo et le top management de la Crtv tiennent compte de la parité genre à des postes de responsabilités.

Par ailleurs, les femmes ont une sensibilité très poussée et sont des gardiennes de la tradition, des mères au foyer, des ministres, des chefs d’entreprises, des Directrices, des femmes multi tâches et entrepreneures. Mais elles sont aussi celles qui forgent notre société et contribuent à la pérennisation de notre histoire.

Vous avez choisi la culture comme spécialité depuis vos années à Yaoundé. Pourquoi la culture et pas la politique ou le sport ?

Parce que  je suis née dedans, je viens d’une famille où il y’a des âmes artistiques et culturelles .Lady Ponce, Chantal Ayissi et Imane Ayissi pour ne citer que ceux-là du côté maternel sont mes oncles et tantes, du côté  de mon père choriste engagé, Louis Étoundi mon oncle est un guitariste et chanteur, André Manga mon cousin est un bassiste de renom.

Moi côté chant, j’aime beaucoup mais ce n’est pas ça, donc j’ai choisi de mettre ma voix  à  la radio et à la télévision pour porter par mes reportages au service de, l’art et la culture au Cameroun et dans le monde.

De plus, exercer le journalisme culturel au-delà d’un métier est une passion où je m’épanouir sans cesse, lors d’un concert de musique, un vernissage d’exposition, une dédicace d’un livre, un spectacle de danses traditionnelle ou classique, une projection de film, ou une balade touristique, les barrières sociales sont inexistantes, et vous pouvez sans protocole côtoyer une personne qui  pourrait vous accorder une audience en 6mois.

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