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« On peut décider des médias qu’on peut diffuser en Afrique ou pas », a déclaré Jules Domche sur Voxafrica

Dans l’émission VOX LIVE le 24 septembre 2024, le journaliste et analyste politique s’est prononcé sur le rôle des médias dans la guerre informationnelle en Afrique. Il a insisté sur l’importance pour les pays africains de contrôler leur propre narratif à travers des médias locaux, afin de ne pas subir l’influence des médias étrangers.

Au moment où un mouvement d’éveil de l’Afrique est lancé à travers le continent, Jules Domche a souligné, dans son intervention, le lien direct entre les médias et l’opinion publique, dénonçant l’effet délétère de certaines représentations de l’Afrique par les médias occidentaux. « Je l’ai dit, il y a une corrélation très forte entre les médias et le façonnement de l’opinion publique. Si vous laissez diffuser chez vous tous les jours des médias qui viennent vous dire que les Africains ne savent faire que la guerre, qu’ils n’ont rien à manger et qu’ils sont incapables, vous créez effectivement un complexe d’infériorité auprès de votre propre population. L’Afrique doit pouvoir avoir ses propres instruments », a affirmé Jules Domche.

Selon lui, ce narratif, ancré depuis longtemps, continue de modeler la perception des Africains sur eux-mêmes et des étrangers sur le continent. « La question qu’il faut se poser à la base c’est pourquoi quelqu’un crée un média ? Pourquoi un État va créer un média ? Ça veut dire que, nous autres Africains, nous devons demander aujourd’hui quel intérêt l’État français, par exemple, a à financer France Média Monde, quel intérêt l’État britannique a à financer la BBC, et il faut savoir en réalité que de tout temps le média permet de contrôler l’opinion, déjà en interne mais aussi à l’extérieur ».

L’analyste a également mis en lumière le manque de régulation dans l’espace audiovisuel africain. « Il faut réguler, on n’est pas obligé de diffuser sur notre territoire tous les médias qui existent. Ça n’a aucun sens. On peut décider, comme c’est le cas d’ailleurs partout, de ce qu’on peut regarder dans nos pays ou pas. Quand j’arrive dans des hôtels en Afrique, j’ai accès à des chaînes occidentales, mais rarement aux chaînes nationales du pays. En revanche, en Europe, il est impossible de trouver une chaîne africaine dans les hôtels », a-t-il expliqué, dénonçant cette situation qu’il qualifie de « déséquilibrée ». « Vous avez pris l’exemple de la Chine tout à l’heure : il est évident que le jeune Chinois n’est pas autant exposé que le jeune Africain. Pourquoi ? Parce que le narratif qui lui est servi est un narratif qui entre en droite ligne avec la vision de la Chine », a-t-il ajouté.

Pour Jules Domche, la solution réside dans une prise de conscience collective des dirigeants africains, qui doivent non seulement créer leurs propres médias, mais aussi réguler l’accès des médias étrangers sur le territoire. L’Afrique doit, selon lui, s’inspirer de ces modèles pour façonner un narratif qui valorise le continent et ses habitants, plutôt que de perpétuer des stéréotypes négatifs.

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