« Alice Nkom aurait dû engager les procédures pour démontrer l’illégalité de l’acte [de Paul Atanga Nji] », a estimé Achille Leudjo sur Équinoxe TV
Invité dans ÉQUINOXE SOIR le 9 décembre 2024, l’avocat, a réagi à l’action controversée d’Alice Nkom qui a brisé les scellés apposés sur le siège du REDHAC, dans le prolongement de l’application d’une décision du ministre de l’administration territoriale.
Face aux caméras, l’avocate et PCA du Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC), Alice Nkom, a justifié son acte en se référant à l’article 191 du Code pénal, soulignant que la sanction relative au bris de scellés ne s’applique qu’aux scelléslégalement apposés.
Achille Leudjo a salué le courage de sa consœur tout en appelant à la prudence juridique : « C’est très difficile de porter ma casquette d’avocat pour échanger sur un acte d’une très estimée consœur. Maître Alice est très loin d’être mon confrère, un parrain, je dirais. Elle sait ce qu’elle fait. Elle a invoqué l’article 191, et vous nous en avez donné lecture. Si je voulais m’apesantir là-dessus, je dirais tout simplement que la fin de cet article est évocatrice : légalement posé ».
Cependant, il a mis en garde contre les implications de tels actes sans passer par les voies judiciaires appropriées : « On n’est nullement obligé de respecter un ordre illégal. Lorsque vous êtes certain que l’ordre que vous recevez de votre supérieur hiérarchique, d’une autorité administrative est illégal vous pouvez vous y opposer légitimement. Sauf qu’au Cameroun, lorsqu’on agit de la sorte, il faut également être capable de supporter ce que j’appellerais le retour de l’ascenseur, car c’est quelqu’un d’autre qui jugera de la légalité de l’acte, et non vous ».
Pour Achille Leudjo, une autre approche aurait été préférable : « L’acte selon mon estimée consœur est illégal mais est-ce que c’est nous qui jugeons de la légalité ou de l’illégalité de cet acte? Il aurait fallu, pour moi humblement, engager les procédures en la matière pour démontrer l’illégalité de l’acte et obtenir la levée des scellés par décision judiciaire ».