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Covid-19 : Comme à Canal 2 et Vision 4, plusieurs milliers de journalistes ont perdu leur emploi dans le monde

Le secteur des médias paie le lourd tribut de la catastrophe économique engendrée par la crise sanitaire liée au Coronavirus. En effet, de nombreuses entreprises de presse ont vu baisser considérablement leurs revenus, ce qui a entraîné au Cameroun comme ailleurs dans le monde une grande vague de licenciements de journalistes et des plans sociaux de restructuration ou de réaménagement. Médiatude vous propose une enquête sur l’impact de la maladie sur les emplois de journalistes au Cameroun et dans le monde.

2020, est une année à oublier rapidement pour le monde entier comme pour de nombreux hommes de médias. En effet, l’année qui court vers sa fin aura été exceptionnelle dans le mauvais sens, avec notamment l’encombrant harcèlement du Coronavirus. À cause de cette maladie, de nombreuses entreprises de presse ont été contraintes de recourir à des pratiques nouvelles, et notamment le télétravail pour éviter le mieux possible de propager ou d’être exposé au virus. Aussi, plusieurs entreprises de presse ont vu chuter leur chiffre d’affaire, au point d’être contraintes de limiter le personnel en ne gardant que le strict minimum de personnes.

Au Cameroun

Les entreprises Canal 2 International ou Vision 4 ont à travers des plans sociaux décidés de se séparer de nombreux journalistes et autres techniciens desdites entreprises. Soflane Kengne, Brand Kamga sont entre autres les grandes figures de Canal 2 International que l’on ne verra plus dans ces effectifs. Parfait Ayissi Etoa, Albertine Bitjaga, Valérie Ntida pour Vision 4, font partie de la longue liste d’employés ainsi écartés après des années de services. À la CRTV, certains employés ont aussi été mises en congé technique pour limiter les mouvements a pu constater Médiatude. Des stagiaires pré-emplois et contributeurs externes ont eu été renvoyés à la maison. Dans des chaînes comme Équinoxe TV, STV et dans bien d’organes de presse écrite on réduit sans le couper le recours aux stagiaires.

En Afrique du Sud

700 journalistes sont désormais en chômage apprend Médiatude du SANEF, le syndicat local des journalistes. Si ce chiffre peut sembler fou, l’organisation syndicale précise que c’est en fait près de 50.000 emplois qui sont menacés dans la presse écrite. Aussi, la South Africa Broadcasting Channel, chaîne de l’audiovisuel public a mis en chômage près de 600 employés en septembre 2020. Pour juguler ce problème, le syndicat a décidé d’ouvrir une quête pour venir en aide aux journalistes licenciés. La cagnotte n’est pour l’heure qu’à hauteur de 23.000 euros.

Au Sénégal et Côte d’Ivoire

Au Sénégal des journalistes ont eux aussi été limogés soit pour réduire les charges salariales, soit pour des soupçons de contamination. C’est le cas de Fatou Ly Sall qui a été renvoyé du quotidien gouvernemental « Le Soleil » pour « avoir avoué présenter des symptômes du Covid et avoir refusé de voir un médecin ou d’aller en congé » selon son employeur Yakham Mbaye qui note que « c’est une faute lourde ». En Côte d’Ivoire, les licenciements se font faits plus discrets, mais à la RTI comme la 3, quelques employés ont été renvoyés chez eux.

Hors d’Afrique, c’est l’hécatombe

 Il tombe des morts comme il tombe des lettres de licenciements. En France par exemple, le journal Le Parisien prévoit de supprimer trente postes. Le journal l’Equipe lui a proposé à ses employés des réductions de salaires. Le journal Paris-normandie lui va supprimer 60 postes. Le magazine Grazia se séparera de 31 employés. En audiovisuel, BFM/RMC va réduire son recours aux intermittents, aux pigistes et aux consultants. De l’autre côté de la Manche en Angleterre, le journal The Guardian annonce 180 suppressions de postes, le magazine The Economist lui ne se séparera que de 90 personnes. La BBC prévoit une réduction de 10% de son personnel et a donc déjà annoncé que 520 personnes seront mises au chômage. Au-delà de l’Atlantique aux États-Unis, le magazine Vogue et le The New Yorker annoncent 5000 suppressions d’emplois sur tout leur réseau de production et de distribution. Le New York times lui va se débarrasser de 68 employés de ses équipes de ventes. Selon ce dernier journal, depuis le début de la crise, 36.000 emplois sont concernés par les réductions de coûts. NBC Universal prévoit en plus de ce chiffre encore, de se séparer de 10% de ses 35.000 employés pour équilibrer les comptes. Le Miami Herald lui a été vendu à un fond d’investissement, après s’être placé en cessation de paiement.

Une année catastrophique dont pour le monde des médias qui après la crise aura certainement énormément de mal à redécoller véritablement.

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