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Un journaliste de Jeune Afrique expulsé d’Algérie pour des « positions hostiles » de son journal

C’est environ quatre jours après avoir renvoyé Farid Alilat en France que le gouvernement algérien va justifier son acte. Un justificatif auquel le magazine Jeune Afrique va répondre dans un article publié le 19 avril 2024.

Une nouvelle crise vient d’eclater entre le média et Alger. Alors qu’il se rendait dans son pays d’origine, le journaliste Farid Alilat, de la rédaction de Jeune Afrique, a raconté avoir été retenu pendant onze heures le 13 avril dans les locaux de la police à l’aéroport d’Alger, avant d’être expulsé vers Paris. Il avait été longuement questionné sur son passé, sur la ligne éditoriale de Jeune Afrique, ou sur les rencontres effectuées par lui en Algérie au fil des années. Son ordinateur ainsi que ses deux téléphones portables ont également été fouillés. Les différents policiers l’ayant interrogé auraient, surtout, insisté sur divers articles publiés par Jeune Afrique. Établi depuis 2004 en France, où il dispose d’une carte de séjour, le journaliste se rendait pourtant régulièrement en Algérie, d’après Jeune Afrique.

Après quatre jours environ, le gouvernement algérien par le biais de son ministre de la communication va faire une sortie pour justifier le refoulement de Farid Alilat. Lors d’un déplacement le 18 avril 2024 à Oran, le ministre a mis en cause les positions du magazine Jeune Afrique vis-à-vis de l’Algérie.

« Farid Alilat est un citoyen algérien, mais en même temps, il est journaliste dans un magazine indésirable, et lorsque ce média profite de sa nationalité algérienne et s’immisce de manière sournoise dans l’exercice du travail journalistique, cela est inacceptable », a-t-il clamé. « Séparer les deux est difficile, mais en tant qu’Algérien, il est le bienvenu. Il exerce un travail journalistique pour son média, qui a choisi de prendre des positions hostiles à l’Algérie et ceci est intolérable », a ajouté le ministre algérien de la communication avant d’accuser Jeune Afrique de publier « tantôt des informations incorrectes, tantôt des informations exagérées ».

D’après le site d’information Tunisie Numerique, le magazine africain domicilié à Paris est fréquemment pointé du doigt par les médias officiels algériens pour ses prises de position favorables au Maroc dans l’affaire du Sahara occidental.

La réponse de Jeune Afrique au ministre algérien de la Communication, Mohamed Laagab

Dans un article publié le 19 avril 2024, le magazine indique que le ministre algérien de la Communication « serait plus crédible s’il précisait à quelles « positions éditoriales hostiles » il fait référence, et plus audible s’il explicitait de quelles « informations incorrectes » ou « exagérées » JA se serait rendu coupable ».

Il est à noter que Jeune Afrique, au format papier, est interdit de fait en Algérie depuis juin 2020. Seul un quota de 75 exemplaires du magazine, destiné aux diverses institutions, étant autorisé à l’importation.

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