Interview

Hiondi Nkam IV parle de son grand retour sur les antennes de Canal 2 International

Le présentateur de Vedette de la célèbre émission « Diaspofoot », qui est de retour sur les antennes de Canal 2 International revient sur les raisons de son absence à l’écran depuis près de 3 ans. Dans cet entretien exclusif accordé à Médiatude, le journaliste parle de ses débuts au Quotidien Le Messager de feu Pius Njawe. Hiondi Nkam IV se prononce également sur la polémique autour des primes des Lions indomptables. Interview.

Médiatude : Vous revenez à l’écran après presque trois ans de silence. Certains médias avaient annoncé quelques difficultés en Europe comme raison de cet arrêt de votre programme. Que s’est-il passé ?

Hiondi Nkam IV : Diaspofoot a été interrompue pour des raisons de contraintes budgétaires. Je dois préciser que quand je crée cette émission en 2006, je réside encore à Londres et, dirigé par ma passion, j’y consacre quasiment toutes mes ressources et celles de mon ex-compagne. Il était plus aisé pour moi de prendre un billet d’avion pour tel ou tel pays et de mobiliser une équipe de production. Il m’arrivait aussi de faire de longs trajets par bus et de faire à la fois la camera et le rédactionnel. Mais depuis mon retour au Cameroun il y a quelques années, la situation est devenue plus corsée. Le marché publicitaire étant ce qu’il est dans notre pays, il m’était complètement impossible de couvrir les charges inhérentes à une telle production. Le seul annonceur que j’avais me donnait l’équivalent de la production de deux ou trois émissions pour couvrir un contrat sur un an. J’ai passé une dizaine d’années en Angleterre et j’ai décidé de rentrer au Cameroun. Si l’envie me prend je repars, mais l’Europe ne me fascine pas.

 Quelles sont les grandes nouveautés pour cette nouvelle saison de « Diaspofoot » ?

Pour ce grand retour, nous n’avons pas prévu d’innovations particulières en termes de contenu. Nous sommes surtout restés à l’écoute de nos téléspectateurs qui ont demandé à revoir les archives de diaspofoot, ces premières émissions qui leur ont produit tant d’émotions. A chaque diffusion nous leur proposerons donc une séquence nostalgie de 5 à 6 mn. Ils pourront aussi revoir ces productions en intégralité sur notre site : diasposport.info. Pour le reste, nous avons évidemment pensé à un relifting visuel. On aura un nouveau générique, de nouveaux habillages. Nous avons mis le paquet pour reconquérir nos « officionados ».

Des ambitions pour votre émission ?

La nouvelle saison est riche et variée. Nous ouvrons avec Oyongo Bitolo pour une émission que je vous recommande particulièrement. Nous aurons ensuite Stéphane Bahoken, le buteur d’Angers qui pour la toute première fois accueille une chaine camerounaise dans sa ville, dans son club. Son père Paul Bahoken nous a aussi reçus à Cannes et vous verrez des images exceptionnelles. Nous sommes aussi allés voir Yvonne Leuko à Strasbourg. La lionne indomptable, vous le savez, vient de participer actuellement à la coupe du monde féminine avec le Cameroun. Plusieurs jeunes feront aussi leurs « matches » et c’est au total une bonne vingtaine de productions que nous ferons d’ici la fin d’année. Le kick off c’est ce samedi 29 juin à 21H00 sur Canal 2 International. Ce sera ainsi tous les samedis et une rediffusion est prévue les mercredis à 10h. Nous annonçons aussi pour les prochains jours une grande offensive sur le digital. C’est définitivement le grand retour de Diaspofoot.

Hiondi Nkam 4 c’est un ancien de Radio Siantou à Yaoundé c’est bien cela ?

Je ne suis pas un ancien de Radio Siantou, j’y ai fait quelques câbles quand j’étais à Londres par amitié pour Bouba Ngomena.

 Et si vous nous parliez de vos débuts dans cette profession jusqu’à votre arrivée en Europe en 2000 ?

J’ai été chef de service des Sports du journal Le Messager à mes débuts en 2002. Avant, alors même que j’étais encore étudiant, j’ai créée en 1998 un journal sportif qui s’appelait « Stades » et mes collaborateurs s’appelaient, entre autres, Christophe Bobiokono (Kalara) et Jean Paul Mpondo (Crtv). Comme je n’écume pas les plateaux de télé les jeunes ne le savent pas. A mon arrivée en Angleterre j’ai travaillé comme personnel externe à la Bbc avant de passer un diplôme en production audiovisuelle.

Qu’est-ce qui vous donne envie de devenir journaliste sportif ?

Je ne me considère pas spécialement comme un journaliste sportif. Ceux qui lisent la presse au Cameroun ont dû s’en rendre compte. Je suis journaliste et le sport est l’une de mes passions. Mieux, le journalisme est une parenthèse professionnelle qui va bientôt s’estomper pour faire place à la flamme ardente de la philosophie, la discipline que j’ai embrassée à l’Université avant de faire une formation en Bts journalisme à l’Institut Samba à Yaoundé. Je me donne 5 ans pour mettre ma production sur les rails et j’arrête avec le journalisme. Mon vrai amour c’est la philosophie.

 Après le break « Diaspo Foot » vous avez rejoint l’équipe d’Haman Mana au Quotidien Le Jour. Comment se fait votre arrivée dans ce journal, où vous aviez/avez régulièrement des chroniques sportives pas très tendres envers des joueurs et dirigeants sportifs (Sourire)

J’ai accepté de donner un coup de main à mes cadets du Quotidien Le Jour pour transmettre mon expérience et mon vécu. Je crois avoir donné ce que j’avais dans le ventre. Pour le reste, mes chroniques ne concernent pas que le football. Je donne librement mon avis sur les sujets qui engagent le devenir de notre pays. Il faut prendre les chroniques pour ce qu’elles sont : Des points de vue.

Pendant plus de 10 ans avec « Diaspo Foot » vous nous avez fait découvrir la vie de nombreux footballeurs : Ndjefi Payos, Geremi Njitap, Djemba Djemba, Carlos Kameni et bien d’autres. Avec lequel des lions avez-vous réalisé jusqu’ici votre plus beau tournage ? Une petite anecdote ?

Le plus beau tournage est à venir. Pour les anecdotes j’en ai en stock. Je me propose d’en faire un livre ou une série dans le Jour ou sur votre plate-forme pourquoi pas. Soyez patients.

On ne se séparera pas sans que vous ne disiez un mot sur la polémique actuelle autour des primes des lions indomptables. Beaucoup de journalistes ce sont prononcés ces derniers jours – et relayé par Médiatude. Certains de vos confrères pensent que les lions manquent de patriotisme, d’autres estiment que que les Lions sont dans leur droit. De quel coté vous trouvez-vous dans ce débat ?

Les Lions ont le droit de réclamer leurs primes mais qu’ils jouent franc jeu en affirmant simplement qu’ils prêchent pour leur paroisse. Ce qui me gêne c’est leur propension à se poser en réformateurs du football camerounais alors qu’ils veulent simplement quelques millions de plus. Il y a d’autres moyens de faire avancer le football au pays que le chantage à la prime.

© Entretien avec Médiatude

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