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Polycarpe Essomba : « Nous avons été torturés »

Dans la vague de journalistes interpellés lors des manifestations du 22 septembre dernier, l’on compte Polycarpe Essomba. Quelques jours après les évènements, le correspondant de RFI à Yaoundé raconte les circonstances de son arrestation soudaine, dans une interview accordée au quotidien Mutations.

L’ex journaliste de groupe Équinoxe affirme avoir été interpellé pour la première fois, au domicile de Maurice Kamto, sis au quartier Santa Barbara, à Yaoundé. Après une deuxième interpellation au quartier Biyem-Assi, autre théâtre des manifestations, c’est finalement au marché Etoudi qu’il sera arrêté. Il déclare : « Je devais faire un direct dans le 13h30 dans le journal RFI (..) j’ai cherché un endroit calme pour apprêter mes textes. Je suis donc allé voir un jeune homme qui est propriétaire d’un salon de coiffure et avec sa permission j’ai pu y travailler. Pendant que je m’y trouve, je vois entrer un homme corpulent, en civil qui demande à m’identifier. Étonné, je lui demande « pourquoi »? Il est ressorti immédiatement et est revenu accompagné de policiers. Ils ne semblaient pas surpris et leurs propos laissaient entendre que j’étais recherché. « C’est précisément lui qu’on cherche » lança l’un d’eux. J’étais très surpris. »

Le reporter ne s’arrête pas là. Il affirme avoir été victime de sévices corporelles et actes de violences policières.  » Après avoir reçu un coup à la nuque, mes collègues de l’AFP (Agence Française de Presse, ndlr) et moi avons été poussés brutalement là où était garé le pick-up. Pendant quelques minutes nous avons été torturés. Ils nous ont fait asseoir à même le sol, ont confisqué nos téléphones et tous nos outils de travail. » , rajoute t-il.

Après un passage au poste de police d’Etoudi, puis au Commissariat Central n°1, Polycarpe Essomba témoigne avoir été libéré suite à un appel du Directeur Général à la Sûreté Nationale. Ce dernier exigeait la libération « sans toute autre forme de procès » du journaliste et de ses confrères de l’AFP.

En ce qui concerne le chefs d’accusation qui lui sont imputés, le correspondant RFI au Cameroun affirme ne pas savoir. Cependant, il rapporte que lors de l’arrestation, le reproche lui a été fait d’être « celui qui ternit l’image du Cameroun à l’étranger. »

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