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Eric Kouatchou : « Je suis reconnaissant de tout ce que [mes patrons] ont fait dans l’ombre pour exiger ma libération »

Dans une lettre publiée le 17 avril, le journaliste revient sur son interpellation par la police le 2 avril. Il remercie tous ceux qui se sont mobilisés pour sa libération. De ses patrons au SNJC en passant par quelques collègues et confrères.

Médiatude vous propose la lettre du journaliste

Chères Amies, Chers Amis,

J’ai été interpellé le 02 avril 2020 à Douala au Cameroun dans le cadre d’une affaire de délation, de dénonciation calomnieuse et de diffamation à mon préjudice pour des faits qui se sont déroulés en France.

À l’issue de onze jours de garde à vue, la vérité a triomphé sur l’arbitraire, le commérage et le mensonge.

Le formidable élan de solidarité qui a dépassé les frontières du Cameroun et de la France, alors que j’étais pris dans les mailles de la Police Judiciaire, m’a profondément ému.

J’ai été libéré, blanchi de tous soupçons.

Aucune charge n’a été retenue contre moi. Je ne m’exprimerai pas d’avantage sur le fonds du dossier. Mon avocate au Barreau de Paris, Pascaline MELINON en a la charge, seule habilitée à cet effet.

Ceux qui ont déjà subi des épreuves similaires savent à quel point nous ne ressortons jamais indemne d’une privation brutale et injuste de liberté.

Pour l’heure, je m’en remets progressivement, d’où le retard pris pour vous exprimer toute ma gratitude et vous prie de m’en excuser.

Ce qu’écrivait Albert Camus résonne d’autant plus aujourd’hui :

« Un journal indépendant donne l’origine de ses informations, aide le public à les évaluer, répudie le bourrage de crâne, supprime les invectives, pallie par des commentaires l’uniformisation des informations et, en bref, sert la vérité dans la mesure humaine de ses forces. Cette mesure, si relative qu’elle soit, lui permet du moins de refuser ce qu’aucune force au monde ne pourrait lui faire accepter : servir le mensonge ».

La mobilisation de nombreux journalistes, d’organisations de presse, d’organisations internationales de défense des droits de l’Homme, et de personnes anonymes, me confirme que j’ai fait le meilleur choix.

En embrassant ce métier de journaliste, j’ai choisi de me mettre au service de l’objectivité.

Ainsi, j’exprime ma très grande reconnaissance aux personnes et organisations suivantes :

Au Cameroun

Monsieur Emmanuel CHATUE, Président Directeur Général du Groupe Canal 2 International, Monsieur Joseph FOTSO, Directeur Général, Madame Colette CHATUE, Présidente de la Fondation Canal 2 International et  Madame Ananie Rabier BINDJI, qui n’ont ménagé  aucun effort pour ma libération. Critiqués pour le silence, je suis reconnaissant de tout ce qu’ils ont fait dans l’ombre pour exiger ma libération.

Monsieur Dénis NKWEBO, Président National du Syndicat National des Journalistes du Cameroun qui n’a pas lésiné sur les moyens pour exiger du pouvoir de Yaoundé ma libération. Il a mobilisé corporation dans le pays afin de faire prévaloir mes droits.

Monsieur Patrick TCHOUWA, Président National du Syndicat des Journalistes et Auxiliaires du Cameroun, encore merci.

Aux journalistes du NORD OUEST qui malgré les risques, ont marché pour exiger ma libération. Je reconnais qu’à la lecture de l’article du journal LE JOUR, du fond de ma cellule, des larmes ont coulé.

Je vous serai éternellement reconnaissant pour avoir pris autant de risque pour un monsieur que l’on n’a jamais rencontré. C’est un signe d’amour et de solidarité que seul notre métier connait.

Mon frère ASHU LOIC, j’avoue que tu m’as été d’un soutien  moral et matériel indéfectible.

A tous mes collègues du Groupe Canal 2 International pour leur bienveillance à mon égard.

Aux organes de presse locale.

À Monsieur le Commissaire Divisionnaire  DILI Jacques, Directeur de la Police Judiciaire, ses collaborateurs et les Golfs papa, Indiana papa, Oscars papa, merci pour tout.

À tous mes Amis notamment Bienvenu DONFACK, Milaire TCHANTCHOU, MVOLO Gérard, ENGO Joagin, pour ne citer que ceux-là.

Aux médias (Le jour, EQUINOXE, VISION 4, CANAL2, BALAFON, SWEET FM, ABK, etc..)

Aux journaux, Jeune Afrique et leur équipe rédactionnelle et leurs lecteurs, pour leur mobilisation continue.

Aux organisations non gouvernementales au Cameroun notamment le REDHAC.

Aux Camerounaises et Camerounais qui m’ont  soutenu.

En France et à l’international

À HUMAN RIGHTS WATCH, Reporters Sans Frontière, à Amnesty International, aux Syndicats National des Journalistes,

À la direction de CNEWS, mes confrères de CNEWS et LCI.

Aux Diplomates Camerounais accrédités en France pour leurs messages de réconfort.

À mes Confrères et Collègues,

Louis KEUMAYOU, Président du Club de l’Information Africaine.

Christian EBOULE (Journaliste TV5MONDE), Francis LALOUPO (Journaliste, directeur de l’information Africa Radio), Philomé ROBERT (Journaliste France 24), Abdelaziz MOUNDE NJIMBAN (Journaliste et consultant), Georges DOUGUELI (Journaliste Jeune Afrique), Claudy SIAR (Journaliste et producteur), Théophile KOUAMOUO (Journaliste Le Média), Clarisse JUOMPAN (Journaliste Jeune Afrique), Thierno DIALLO (Journaliste Afrique Connection), Cyrille EKWALLA (Journaliste), Harry ROSELMACK (Journaliste TF1), Rémy NSABIMANA (Journaliste AJ+), Eric TOPONA MOCNGA (Journaliste Deutsche Welle), Annie MOTIO, Louis-Georges TIN (Président d’honneur du CRAN), Mohamadou HOUMFA (Journaliste), Romaric TENDA (Journaliste Afrik Inform), Maria MALAGARDIS (Journaliste Libération), Jean-Célestin EDJANGUE (Journaliste Le Messager), Lydie RAYNAUD, Harold HYMAN (Journaliste CNEWS), Yves MINTOOGUE (Historien et chercheur), David BOBIN (Journaliste RT France), Mimi MEFO (Journaliste Deutsche Welle), Julienne DUHAMEL, Michel Thierry ATANGANA ABEGA, Carole YEMELONG (Canal2international), Rodrigue TONGUE (Canal2international), LILE PIEDJOU, (Canal2international), Auriol LONKIO, (Canal2international), J. Rémy NGONO, Alain MOUAFO, Gabriel PIKLEU, Virginie RAYNAUD, Joël De CHATEAU ROUGE, MWADO, TAKAM  pour ne citer que ceux-là.

Mon avocate Me Pascaline MELINON, dame de fer. Mille mercis….

Aux Présidents d’Associations et Chefs de Communauté Membre de l’Union des Camerounais de l’Étranger.

À la diaspora Camerounaise pour leur soutien moral.

A toutes les personnes qui m’ont soutenu sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter) et sur leurs différents blogs.

Je remercie également tous mes compatriotes du Cameroun et du monde entier qui m’ont soutenu moralement et qui ont souhaité garder l’anonymat pour des raisons de sécurité. Ils se reconnaîtront dans ce message de remerciements.

Permettez-moi de pouvoir remercier individuellement toutes ces personnes éprises de valeurs humanitaires et humanistes que j’ai rencontrées.

 Je n’oublie personne et je reste redevable à tous ceux et celles qui ont apporté leur contribution dans l’ombre pour le  triomphe de la justice et de la dignité humaine en général dans le monde.

Que les uns et les autres trouvent, ici, exprimés, mes sentiments de respect et d’éternelle gratitude !

Eric Golf KOUATCHOU, Journaliste Reporter d’Image

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